PAOLO MORIGGIA PSYCHOTHÉRAPIE & HYPNOSE
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LE VRAI YOGA : LA VOIE COMPLETE.

Date de publication : 01/03/2024

LE VRAI YOGA : LA VOIE COMPLETE.

Le yoga est souvent assimilé aux postures, ou Asana en sanskrit. En réalité, le yoga, qui signifie union, est une voie complète comprenant plusieurs membres, les Asana étant uniquement la branche physique du yoga. Le but du yoga est de réaliser le Soi, c’est-à-dire s’unir à la conscience cosmique, à Dieu.
Nous allons voir dans cet article les 8 différents membres du yoga selon Patanjali.
Cette voie complète est appelée Raja yoga = yoga royale ou Ashtanga (Ash= 8 ; anga = membres).

Les 4 première membres : le yoga extérieur.

I) Yama : le code de conduite envers les autres et les règles pour la vie sociale


Yama comporte cinq observances morales de base à pratiquer. Chacune engendre des conséquences positives facilitant la vie sociale et l'évolution personnelle du pratiquant.

1) Ahimsa : la non-violence.
L'action ou le fait de ne causer de nuisance à nulle vie et d’avoir une relation pacifique avec tout être vivant.

2) Satya : la vérité comme acte de pureté et de connexion.
On traduit généralement Satya par l’acte de ne pas mentir, mais aussi par la vraie essence, la vraie nature. Il ne s’agit pas seulement de dire la vérité mais d’être connecté à cette vérité intrinsèque, inchangée et pure, et de l’appliquer à ses pensées, ses paroles et ses actions.

3) Asteya : ne pas voler.
Cette recommandation à s’abstenir du vol doit être interprétée au sens large, comme injonction à éliminer de sa vie toutes les tentations d’appropriation injustifiée et de malhonnêteté vis-à-vis d’autrui.

4) Brahmacarya : de l’abstinence sexuelle à la modération en toute chose.
Brahmacarya nous invite à la modération. Il s’agit de prendre du recul et de s'observer sans jugement, mais en toute clarté et objectivité. Il faut identifier, à travers nos différents plaisirs et passions, ceux qui nous prennent une énergie excessive et qui, finalement, sont source de souffrance physique ou morale.

5) Aparigraha : la non-possessivité, l’absence d’avidité.
«Que votre préoccupation soit avec l’action seule, et jamais avec le fruit de l’action. Ne laissez pas les résultats de l’action être votre motif et ne soyez pas attaché à l’inaction ». Krishna

II) Niyama : l'introspection et la discipline individuelle.

La discipline morale, deuxième étape de l’Ashtanga yoga, consiste en la pratique d'exercices spirituels pour acquérir cinq vertus:

1) Saucha : purification du corps et de l’esprit.
Ce Niyama nous rappelle de vivre une vie saine et de garder le corps et l'esprit purs. Une alimentation saine, une hygiène personnelle et des soins personnels sont également considérés comme Saucha. La pratique de la Saucha commence par l’extérieur et le maintien de la propreté de l’environnement.

2) Santosha : apprendre et développer le contentement.
Le contentement provient du bien-être de l’esprit. Il favorise une vision positive de tout être, de toute situation. Se concentrer sur ceux qui possèdent davantage et ignorer ce que nous avons déjà est la source d’un perpétuel mécontentement. Santosha, c’est garder une certaine paix en nous malgré tout ce qui peut nous arriver dans la vie.

3) Tapas : développer et entraîner ses sens.
En sanskrit, Tapas signifie "ascèse" ou "austérité", mais il veut aussi dire « ce qui est mis dans le feu ». On peut alors considérer Tapas comme le feu, le travail, l’effort à fournir et qui nous motive à apporter les changements nécessaires à notre vie.
Le Tapas est la vertu de la purification du corps et de l'esprit grâce à la discipline. Lorsque l’effort est justement dosé, le mental apprécie les changements occasionnés et les intègre petit à petit. Ce qui apparaissait comme des contraintes devient plaisir, procure de la satisfaction et donne de la liberté.

4) Svadhyaya : l’étude, l’exploration de soi.
Depuis la peau jusqu’au cœur le plus intime de l’être. C’est se comprendre depuis l’enveloppe extérieure, le corps, jusqu’à son être intérieur. J’observe ce que je fais, ce que je dis. J’observe mon corps et mon souffle. J’observe ma respiration quand je pratique des techniques respiratoires.

5) Ishwarapranidhana : l'abandon et le lâcher prise.
Ishwarapranidhana, c'est l'abandon à la puissance supérieure. En Sanskrit, sihvara veut dire « celui qui règne » et pranidhâna signifie « s’inspirer de », « s’abandonner complètement à ». Ce principe suggère ainsi de transcender son ego, trop souvent dans le futur et le "tout contrôler", pour lâcher prise dans le présent, en étant confiant.

III) Asana : les postures du Yoga.

Asana est un terme sanskrit désignant une posture ou un exercice corporel. La Haṭha Yoga donne la description de plusieurs Asana. Asana traduit littéralement « le fait de s'asseoir » ou la « manière d'être assis » ou « une situation ».
Autrement dit, ce qui se passe sur le tapis n’est qu’un entraînement de ce qui, au quotidien, arrive en dehors de la salle de yoga. Rester immobile et silencieux dans chacune des postures, y trouver une respiration ample et subtile, permet d’acquérir le calme et la détente nécéssaires pour gérer toutes les situations que la vie nous propose.

IV) Pranayama : la respiration.

Pranayama est la discipline du souffle au travers de la connaissance et le contrôle du prana = énergie vitale universelle. Le Pranayama est l'essence du yoga. C’est l'apprentissage d'une respiration dominée.
Dans le haṭha yoga, les techniques de Pranayama sont employées pour commander le mouvement du prana dans le corps, ce qui produit une augmentation de vitalité chez l'adepte.
La pratique du yoga vise la libération, qui passe par l'éveil de l'énergie vitale, aussi appelée kundalini. L'énergie emprunte un trajet le long de la sushumna (axe énergétique central). Libérer cette énergie de manière contrôlée et la maîtriser, permet d’atteindre un état sans respiration et sans battements du coeur, et ainsi d'avoir accès à une connaissance inaccessible à la plupart des êtres humains.
La vision occidentale est plus pragmatique : la pratique du Pranayama nous permet de changer la qualité de l'énergie (baisser l’agitation, stabiliser le mental) et d'acquérir plus de vitalité, de force.
Ce n'est qu'une fois les asana (postures) et les exercices sur le prana réalisés, que la méditation peut être abordée efficacement.

Les 4 derniers membres : le yoga intérieur.

V) Pratyahara : le contrôle et l’économie des sens.

Le terme Pratyahara vient de Ahara, qui signifie « nourriture, ce que nous absorbons de l’extérieur » et de Prati qui signifie « contre, éloigné ». Pratyahara veut donc littéralement dire « acquisition de la maîtrise des forces externes » ou « contrôle des sens ». Cela s’obtient par l’abstraction des sens et le retrait des objets de leur perception.
Dans la tradition, le Pratyahara est comparé à une tortue repliant ses membres sous sa carapace. Une façon de ne plus se laisser distraire par les impressions sensorielles externes, pour diriger toute son attention vers l’intérieur. Indissociable du yoga, Pratyahara nous guide vers la maîtrise des sens, condition de la méditation.

Il existe 4 formes de Pratyahara :
-le contrôle des sens
-le contrôle du prana (notamment par le travail de la respiration)
-le contrôle de l’action
-diriger les sens vers l’intérieur

Il existe plusieurs types d'exercices pour travailler Pratyahara. Par exemple : retirer son sens de la vue du monde extérieur, et de faire de même avec le sens de l'ouïe, le sens de l'odorat, le sens du toucher et le sens du goût.

VI) Dharana : la concentration = contrôle du mental.

Ce terme sanskrit signifie « qui tient, qui porte, qui garde, qui protège ». Dans le yoga, c'est l'étape de la concentration de l'esprit avec arrêt du souffle, ou fixation de la pensée, sixième étape du Raja yoga : la fixation de la pensée en un seul point (que ce soit un point du corps, une notion, une image, un son, etc.).
L'objectif est de se libérer de l'ego pour découvrir un état de conscience plus profond et plus intense. Dharana ne doit pas être confondu avec l'étape suivante qui est Dhyana, l'instant où la conscience se libère du temps, de l'espace et de la causalité.
On peut s’exercer à Dharana en position de méditation, mais aussi dans nos activités du quotidien, en restant concentré uniquement sur ce que l’on est en train de faire : couper un légume, arroser ses plantes, …

Les bienfaits d’exercer Dharana vont tout simplement irradier votre vie. Apprendre à être ancré dans le présent, sans se perdre dans le passé ou se projeter dans le futur, c'est s'engager totalement dans ce que l'on est en train de faire. Chaque instant, chaque seconde prendra corps. Quand on parvient à atteindre cet état, il n’y a plus de cause, ni de conséquence, plus de peur de l'échec ou même du succès, plus de questions qui viennent perturber l’action. Dharana, c'est la voie de la sagesse. L'esprit sera posé et reposé, l'intelligence plus vive et l'âme plus légère.

VII) Dhyana : la méditation.

Ce terme est souvent traduit par « absorption », bien qu'étymologiquement il signifie simplement méditation ou contemplation.
Dhyana est le septième pilier du Yoga Sutra de Patanjali. Il est souvent confondu avec le pilier, Dharana, car ces deux angas sont liés. Dhyana est la méditation que va atteindre le yogi qui sera parvenu à se libérer du bruit extérieur et intérieur. En parvenant à ce septième pilier, il s'est libéré de son ego en suivant le Yama et le Niyama. Il a émancipé son enveloppe corporelle et ses corps invisibles en pratiquant avec assiduité les postures de yoga, Asana, et le Pranayama. Il a ensuite protégé son mental en le libérant des sens avec Pratyahara. Dharana, le 6ème anga, apprend à se concentrer totalement, sans discontinuer et longuement sur un point unique. Dhyana est la résultante des six premiers angas.
Le méditant parvient à ne plus être conscient de sa concentration. Il est conscient de lui-même et de l'objet de sa méditation. Il entre en contemplation.
En Dhyana, il n'est plus question de bien, de mal ou de bienfaits, parce que le méditant est au-delà même de l'idée de bien-être. Dhyana, c'est la libération finale de la conscience. L'usage de Dhyana et de Dharaṇa conduit à la réalisation du Samadhi.

VIII) Samadhi : l’éveil, illumination, libération.

Le Samadhi est la huitième et dernière étape sur le chemin du yoga, tel que défini par les Yoga Sutras de Patanjali. Le terme est dérivé de plusieurs racines sanskrites; sam signifiant «ensemble» ou «complètement», et dhe, signifiant «mis». Les traductions directes varient et les interprétations vont de la «félicité» à la «libération» et même à «l’illumination».

Le temps et l’espace sont une création du mental. En Samadhi on transcende le mental. Dans cet état, le temps et l’espace n’existent plus. Le passé et le futur n’existent plus non plus. Tout est ici, dans cet instant. Vous pouvez penser que quelqu’un est en Samadhi depuis trois jours, mais pour lui, ce ne sont que quelques instants. Il a transcendé la dualité de ce qui est et ce qui n’est pas. Il a passé la frontière et goûté à ce qui n’est pas, ce qui n’a ni forme, ni structure, ni attributs, ni qualités : la non-chose.
Dans le yoga, le Samadhi est considéré comme l'état dans lequel la conscience individuelle et universelle s'unissent. Il s’agit d’une forme heureuse d’absorption méditative totale, atteinte une fois que le pratiquant a franchi les étapes préliminaires du chemin octuple de Patanjali.
La signification spirituelle du Samadhi est profonde, car elle englobe la réalisation du Soi et symbolise la connexion ultime avec le Divin.

Note :

En plus du Raja yoga, et pour avoir une vue d’ensemble, il est intéressant de pratiquer le Karma yoga (yoga de l’action), Mantra yoga (chants, AUM), Bahkti yoga (dévotion) et les exercices énergétiques du Kriya yoga.
Pratiquer la Raja yoga au quotidien avec calme et discipline permet d’améliorer sa qualité de vie, son rapport aux autres, et petit à petit d’atteindre la réalisation du Soi.


Paolo Moriggia - Psycho Analyste Clinicien - Hypnothérapeute - Nice